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Messages : 1851 Date d'inscription : 14/12/2013 Age : 43 Localisation : Bretagne
| Sujet: CGB - Bulletin Numismatique 240 - avril 2024 Lun 8 Avr - 17:06 | |
| https://blog.cgb.fr/bulletin-numismatique-240-avril-2024,14256.html - Citation :
- Jérôme MAIRAT, The Gallic Empire (AD 260-274), The
Roman Imperial Coinage (RIC), volume V. 4, Spink, Lon- don, 2023 ; relié toilé avec jaquette, 22 x 28 cm, illus. n&b, XVII + 293 pages, 88 planches. Code Lr 118 : Prix : 185 €.
Le Roman Imperial Coinage (RIC) a 100 ans ! Depuis cette date, l’ensemble du monnayage impérial entre Auguste et Zénon s’est vu pourvu d’un ou plusieurs volumes. La pre- mière série a été bouclée avec la publication du volume X, sous la plume de J. P. C. Kent pour la période comprise entre 395 et 491. Depuis cette date, trois nouveaux volumes ont été respectivement publiés en 2007, 2019 et 2023. Depuis 2019, le format de la série a changé pour passer du traditionnel 15,5 x 24,5 cm au 22 x 28 cm. Et avec cette nouvelle publi- cation, c’est maintenant le contenu et la présentation de l’ou- vrage qui se modernisent. Mais encore plus important, c’est la première fois qu’un Français, Jérôme Mairat, publie dans la langue de Shakespeare pour la prestigieuse série du Roman Imperial Coinage.
En fait, Jérôme Mairat, est aujourd’hui conservateur à l’Ash- molean Museum, en charge des monnaies romaines, et maître de conférence en numismatique romaine à la faculté des lettres classiques de l’université d’Oxford, directeur de publi- cation du RPC Online, éditeur du Roman Provincial Coinage (RPC) et co-auteur de plusieurs volumes de la série. Il n’est pas un inconnu pour nous. En fait, nous nous connaissons depuis plus d’un quart de siècle. Et quand je l’ai rencontré, il était jeune et déjà brillant. Il collabora sur la série ROME à partir du numéro IV en1999 jusqu’au numéro XV en 2004, en rédigeant en particulier les introductions thématiques. Je suis donc d’autant plus heureux de présenter le compte-rendu de ce nouveau volume du RIC dont il est l’instigateur et l’au- teur. Un volume qu’il consacre d’ailleurs à son sujet de thèse en 2014, The Coinage of the Gallic Empire.
Ce nouveau volume de la série n’est en fait qu’une partie du volume V qui fut publié en deux tomes en 1927 et en 1933. L’Empire gaulois occupait les pages 310 à 425 de l’ouvrage de 1933, complété de trois planches (XIII à XV) et reposait sur des travaux hérités du XIXe siècle. Ce nouveau volume (V. 4) était donc espéré depuis longtemps par le monde scientifique, d’autant que cette partie du monnayage de l’Empire romain a suscité depuis plus de quatre-vingt dix ans de nombreuses polémiques aussi bien sur la chronologie que sur la réparti- tion des ateliers et le classement des émissions, entre les écoles françaises, anglaises et allemandes, que toutes ces polémiques ne sont pas éteintes au moment de la publication du RIC V. 4 et qu’il pourrait bien en rallumer de nouvelles.
Mais disons-le tout de suite, désormais nous ne pourrons plus aborder cette période sans se référer à l’ouvrage de Jérôme et à son parèdre (RIC V.). En premier lieu, nous ne pouvons que louer la présentation claire et synthétique héritée de la présen- tation du RPC. Qualité de la reliure, choix du papier, lisibi- lité des planches et des illustrations sont de nettes améliora- tions par rapport au RIC II.3, Hadrien en 2019 dont les planches étaient sombres et bouchées et comportaient une erreur de pagination ! La présentation éditoriale, en particu- lier pour le catalogue, pourra choquer les plus anciens d’entre nous. Elle est issue des travaux liés au RPC et permet une lecture différente et améliorée. La standardisation et l’harmo- nisation des deux séries, RIC et RPC, les rend plus attractives et complémentaires entre les deux domaines de publication. Arrivé à ce niveau, je ne pense pas que je verrai l’achèvement de cette nouvelle série de mon vivant. Espérons qu’avant 2124, nous ayons une vision globale et complète de l’Empire romain latinophone et hellénophone grâce aux différents vo- lumes du RIC et du RPC.
À la lecture de l’ouvrage, en 293 pages et 88 planches, nous découvrons l’intégralité de cet « Empire gaulois » entre 260 et 274 avec ses empereurs : Postume (260-269), Lélien (269) Marius (269) Victorin (269-271), Victorin divinisé (271), Domitien II (271), Tétricus I (271-274). La grande nouveau- té est la numérotation en continu du catalogue qui comporte ainsi 829 entrées qui utilisent les même numéros sur les planches où plusieurs exemplaires peuvent être illustrés, per- mettant ainsi une meilleure lecture et compréhension. Le se- cond point le plus important est l’attribution des monnaies à des ateliers identifiés, ce qui n’a pas toujours été le cas, en particulier pour l’école anglaise qui recourait à l’appellation atelier 1 ou atelier 2. Les deux grands ateliers maintenant re- tenus sont Trèves et Cologne, sans oublier Milan au nom de Postume. Si Lélien n’a frappé qu’à Cologne pendant son très court règne, Marius et Victorin dans les deux ateliers, Jérôme n’assigne les émissions divinisées de Victorin qu’à l’atelier de Trèves, ce qui n’a rien de surprenant. En revanche, l’atelier rhénan disparaît au profit de l’atelier Mosellan pour Tétri- cus Ier et son fils, ce qui ne manquera pas de soulever des contradictions.
Enfin avant d’aborder la lecture de l’ouvrage, nous signalons que Jérôme semble avoir été marqué d’amnésie car il ne cite pas ROME XV, Le monnayage de l’Empire Gaulois, Paris 1999, édité par CGB dont il fut le rédacteur pour la plus grande partie, pas plus que l’ouvrage que nous avons rédigé en 2011 avec Nicolas Parisot et Michel Prieur, sur l’Empire Gaulois, les antoninienss 260-270 après J.-C., Collection Pierre Gendre et divers amateurs où son classement des émissions était repris. Peut être que ces deux « catalogues » n’étaient pas dignes de figurer dans la bibliographie, pas plus que l’article que j’ai consacré au monnayage d’or de Lélien, paru en 1986.
Vous devrez marquer la table des matières aux pages VI et VII qui est synthétique et claire avant de découvrir la préface sous la plume des éditeurs du RIC (M. Amandry, R. F. Bland, A. M. Burnett et C. J. Howgego) (p. VII). La liste des remercie- ments (p. IX-X) rappelle l’apport des scientifiques et des firmes numismatique et vous pourrez y découvrir parmi ceux- ci CGB et le rédacteur de ce compte-rendu. Suivent la table des abréviations (p. XI-XVII) qui contient l’inventaire des collections consultées, les livres et articles sur le sujet, les tré- sors et les revues et collections.
L’ouvrage est construit autour de deux grandes parties, l’in- troduction générale qui est très importante (p. 1-42) et le ca- talogue (p. 43-247) qui précède les annexes, fondamentales pour l’utilisation de l’ouvrage (p. 249-293) complété par les 88 planches d’une clarté, qualité et ordonnancement irrépro- chables.
L’introduction générale se répartit en quatre chapitres courts, clairs, détaillés et concernent la chronologie (p. 1- qui fait le point et tient compte de la bibliographie récente en la ma- tière. Reportez-vous au tableau de la page 7, en particulier, qui donne un résumé des puissances tribunitiennes et des consulats des différents augustes entre la mi-260 et le prin- temps 274. Le chapitre 2, consacré aux différents ateliers (p 9-19), devra retenir votre attention et votre lecture ainsi que le chapitre suivant consacré aux différentes dénominations (p. 21-35), illustré et agrémenté de diagrammes, de tableaux et de cartes, absolument à découvrir et à lire. Enfin, le dernier chapitre de cette introduction est réservé à l’iconographie et à la représentation des monnaies avec les portraits, les titula- tures des légendes de droit, des différents types de bustes et au choix des revers (p. 37-42)
Le catalogue débute par une introduction nécessaire, voire indispensable afin de tirer le meilleur parti de l’ouvrage (p. 43-45), qui renferme plusieurs sections comportant la data- tion, les dénominations, les indices de rareté, les principales collections muséales utilisées (Core), la ponctuation des lé- gendes, en particulier d’avers, la liste des antoniniens et les tables de concordance avec les différents ouvrages utilisés en terminant sur les imitations.
Le catalogue débute avec le monnayage de Postume (p. 47- 144). Une introduction par atelier précède le catalogue en lui-même. Pour Trèves (p. 50-75), elle est très détaillée. L’au- teur a retenu trois groupes différents et dix émissions entre la mi-260 et le printemps 269 (catalogue n°1 à 424). Pour l’ate- lier de Cologne qui ouvre en 268, nous avons les n° 425 à 433. Quant à celui de Milan, nous avons quatre émissions (n° 434 à 467). Le très court règne de Lélien au début de l’année 269 (p. 145-151) regroupe les n° 468-473 pour le seul atelier de Cologne. Pour Marius, dont le règne prend place au printemps 269 (p. 153-161). Le catalogue se trouve aux n° 474-485 et recense les monnaies des deux émissions de l’atelier de Trèves, tandis que celui de Cologne se trouve aux n° 486-497 au cours de trois émissions différentes. Le règne de Victorin (p. 163-194) entre la mi-269 et la mi-271 voit son monnayage se répartir entre les ateliers de Trèves (n° 498- 562) sur cinq émissions. Quant à celui de Cologne, il occupe les n° 564 à 634 sur cinq émissions également. Le monnayage de Victorin divinisé (p. 195-202) est assigné au seul atelier de Trèves pour une unique émission à la mi-271 (n° 635 à 643). Le monnayage Domitien II (mi-271) (p. 203-207) qui a été remis en lumière par la trouvaille de Chalgrove II en 2003 après un premier exemplaire trouvé en 1900 à Cléons, fait l’objet d’une seule notice, n° 644. Enfin le règne de Tétri- cus Ier mi-271 – printemps 274) et de son fils, associé au pou- voir en tant que César (mi-272 – printemps 274) (p. 209- 247) ne se voit attribué des monnaies que pour l’atelier de Trèves (n° 645-829) au cours de six émissions. Les appendices (p. 249-293) seront consultés constamment et débutent par une liste compacte des antoniniani, accompa- gnée d’un indice de rareté (p. 251-260). Des tables de concor- dances ont été établies avec les principaux ouvrages : RIC (1re édition) p. 263-265 ; Elmer (1941) (p. 266-268) ; Bastien (1967, Postume) (p. 269), Schulte (Or gaulois) (p. 270-271) ; Cunetio (trésor) (p. 272-273) ; Normanby (trésor) (p. 274) ; Doyen (thèse sur l’atelier de Milan) (p. 275) ; AGK (antoni- niani) (p. 276-277). Six index (p. 279-293) viennent complé- ter le tout : ateliers (p. 281) ; famille impériale (p. 281) ; lé- gendes de droit et de revers (p. 282-284) ; noms et titres des empereurs et de leurs familles (p. 285-287) ; des marques d’ateliers (p. 288) ; enfin des types de droit et de revers (p. 289-293). Avec 88 planches et 1550 photographies en noir et blanc de haute qualité, vous avez entre les mains le nouvel outil de travail indispensable si vous voulez vous intéresser à l’Empire gaulois. Malheureusement ce nouveau RIC V. 4 reste cher, mais en plus, pourrait être épuisé rapidement.
Laurent SCHMITT (ADR 007)
* Cet ouvrage a déjà fait l’objet d’une présentation dans le BN 238, p. 21 sous la plume de Dominic Tessier | |
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Ocatarinetabellatchitchix Antoninien
Messages : 328 Date d'inscription : 24/08/2021 Age : 52 Localisation : Montreal Québec Canada
| Sujet: Re: CGB - Bulletin Numismatique 240 - avril 2024 Lun 8 Avr - 22:44 | |
| Non mais j’ai été plagié ou quoi ? D’accord, j’avoue que la version de Laurent était beaucoup pls complète… | |
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